Pharmacologie et pharmacocinétique de la desmopressine
La desmopressine (1-déamino-8-D-arginine-vasopressine, dDAVP) est un analogue de synthèse de la vasopressine (hormone antidiurétique). Cette dernière interagit avec 3 récepteurs impliqués dans le contrôle de la tension artérielle, la sécrétion de l’hormone adrénocorticotrope et le contrôle de la diurèse. La desmopressine se lie essentiellement au récepteur V2, avec une activité antidiurétique supérieure, mais une activité vasopressive plus réduite par rapport à la vasopressine. Elle induit également une augmentation importante et rapide des taux de facteur Willebrand (VWF), libérée essentiellement à partir des cellules endothéliales, une augmentation moindre des taux d’activateur tissulaire du plasminogène et une augmentation des taux de facteur VIII (FVIII), mais les mécanismes impliqués sont moins bien connus ; son effet direct sur les fonctions plaquettaires n’est pas clairement établi. Ceci explique son utilisation dans le traitement et la prévention des accidents hémorragiques, dans l’hémophilie A modérée ou mineure, dans certains types de maladie de Willebrand, ou dans certaines thrombopathies. La desmopressine peut être administrée par voie intraveineuse (IV), sous-cutanée, endonasale, mais aussi orale et sublinguale (dans le diabète insipide). Son élimination est rénale et sa demi-vie plasmatique (IV) est d’environ 3 heures, en l’absence d’insuffisance rénale. Son administration augmente les taux de VWF (et de FVIII) de 2 à 5 fois en 30 à 60 minutes durant 6 à 9 heures, de façon reproductible chez un même patient, mais avec une tachyphylaxie. Les principaux effets secondaires comprennent des bouffées vasomotrices, des céphalées, ou une légère hypotension ; plus rarement une hypertension, une hyponatrémie, ou des événements thrombotiques artériels, nécessitant une surveillance hémodynamique et une restriction hydrique.