Hypofibrinogénémie induite par les corticoïdes seuls lors du traitement d’une leucémie aiguë lymphoblastique : à propos d’un cas clinique au CHU de Tours

Des perturbations du bilan d’hémostase peuvent survenir au diagnostic d’une leucémie aiguë (LA) ou lors de l’administration d’une chimiothérapie (L-asparaginase). Nous rapportons ici le cas d’un garçon de 14 ans dont le diagnostic de LA lymphoblastique BII de type LAL ABL-like est posé avec un bilan d’hémostase initialement normal. Lors de la phase d’induction, après 7 jours de traitement par des corticoïdes seuls, une hypofibrinogénémie isolée à 1,32 g/L est constatée avant même l’introduction de vincristine ou de L-asparaginase. Le bilan d’hémostase s’aggrave alors que les corticoïdes sont poursuivis et la vincristine puis la L-asparaginase introduites. Au décours il n’y a pas eu de complications hémorragiques ni thrombotiques malgré un fibrinogène indosable (< 0,4 g/L).
Dans la littérature, plusieurs cas cliniques ont rapporté des anomalies du bilan d’hémostase lors des phases d’induction de chimiothérapie mais seul un article de 1992 mentionne une diminution du fibrinogène survenant lors du traitement par glucocorticoïdes seuls et s’aggravant sous asparaginase. Les mécanismes sous-jacents ne sont à ce jour pas clairement élucidés.
Ce cas clinique rappelle l’importance de la surveillance du bilan d’hémostase au diagnostic et à l’instauration de la chimiothérapie. Suite à ce cas, nous souhaitons, au niveau national, colliger d’autres cas semblables afin d’être en mesure de les caractériser et d’identifier avec un meilleur niveau de preuve les mécanismes physiopathologiques impliqués.