Exploration de la fibrinolyse en 2023 : quels tests ? Pour quelles indications ?
La coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) est un trouble acquis de l’hémostase caractérisé par une activation systémique de la coagulation, pouvant engendrer des manifestations thrombotiques ou hémorragiques. Son diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques. Trois biomarqueurs permettant d’explorer la fibrinoformation et/ou la fibrinolyse sont actuellement utilisés pour aider au diagnostic de la CIVD : les monomères de fibrine (MF), les produits de dégradation de la fibrine et du fibrinogène (PDF) et les D-Dimères (DDi). Dans cette indication, les trois marqueurs présentent une bonne sensibilité pour des valeurs seuils proches de la normale (500 ng/mL pour les DDi et 5-10 mg/mL pour les PDF et les MF), mais manquent réellement de spécificité, tout particulièrement les DDi. Au cours de la grossesse, les concentrations de DDi et de PDF augmentent, tandis que celles des MF restent relativement stables, ce qui en fait un marqueur intéressant pour dépister une CIVD dans ce contexte. Le diagnostic d’une CIVD en cas d’insuffisance hépatique est complexe en raison de la similitude des perturbations des tests d’hémostase de routine dans ces deux pathologies. Peu d’études ont comparé les DDi, PDF et MF en cas d’insuffisance hépatique, mais ces trois marqueurs augmentent avec la sévérité de l’atteinte hépatique. La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) entraîne, chez les patients atteints, un état pro-thrombotique majeur associé à des taux particulièrement élevés de DDi et de PDF qui sont des marqueurs de gravité, alors qu’une augmentation des MF n’est pas toujours retrouvée et serait un bon critère de CIVD.