Apport de la biologie moléculaire dans le diagnostic de la maladie de Willebrand

La maladie de Willebrand (VWD) est l’une des pathologies hémorragiques constitutionnelles les plus fréquentes, dont le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments clinico-biologiques intégrant la symptomatologie du patient, les dosages plasmatiques du facteur Willebrand (VWF) et l’analyse moléculaire du gène VWF. La disponibilité du séquençage à haut débit a permis d’accélérer le génotypage des patients étudiés par le Centre de Référence de la Maladie de Willebrand (CRMW), aboutissant chez la plupart d’entre eux à un diagnostic définitif. Cette évolution facilite l’accès des patients à une thérapeutique optimisée, à une enquête familiale simplifiée et à un conseil génétique avec possible diagnostic prénatal dans la VWD type 3. L’analyse moléculaire joue un rôle décisif pour i) caractériser les déficits quantitatifs (différenciation d’une VWD type 1 d’un statut de transmetteur type 3 et identification d’une VWD type 1 sévère), ii) identifier les sous-types 2B permettant ou non l’utilisation de la desmopressine, iii) détecter les RIPA « faussement positives », et iiii) identifier les hétérozygoties composites à l’origine de phénotypes complexes comme les 2N/3. Le génotypage complète aussi utilement les dosages plasmatiques spécialisés du VWF pour i) identifier les VWD type 1C à clairance accélérée, ii) déterminer les sous-types 2A et 2M, iii) identifier les VWD de type indéterminé, et iiii) différencier une maladie constitutionnelle d’un syndrome de Willebrand acquis. La biologie moléculaire est donc aujourd’hui un outil indispensable à la caractérisation des patients atteints de maladie de Willebrand.